Panorama des métiers de la Transition Ecologique

Panorama des métiers de la Transition Ecologique

Face au réchauffement climatique ayant des conséquences non négligeables pour tous·tes (sécheresse, feux de forêt, température, enneigements, montée des eaux, moustique tigre, disparition d’espèces…) et avec 85% de l’énergie actuelle utilisée qui est fossile (charbon, pétrole, gaz), l’urgence d’agir devient primordiale.

La transition écologique est « une évolution vers un nouveau modèle économique et social, un modèle de développement durable qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux, ceux du changement climatique, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires environnementaux ». (Définition d’Oxfam France)

Des intervenant·es provenant des secteurs du bâtiment, de l’agriculture, du transport logistique, de l’industrie et du commerce (OpCommerce) sont venus à l’Exploratoire nous présenter comment leur secteur pouvaient agir pour la transition écologique.

Le secteur du bâtiment est le 1er consommateur d’énergie en France avec 46% des consommations énergétiques, il représente 17% des émissions de gaz à effet de serre, 19 milliards d’euros en coût humain et financier de la pollution de l’air intérieur et 51 millions de tonnes de matériaux consommés pour la construction de bâtiments chaque année.

L’Etat a défini des objectifs, ceux de réduire de 60% les émissions de GES (gaz à effet de serre) à horizon 2030, la neutralité carbone et la zéro artificialisation nette d’ici 2050.

Le secteur du bâtiment dispose de leviers pour contribuer à la transition écologique, notamment celui de la rénovation énergétique des bâtiments, correspondant à « l’ensemble de travaux pour optimiser la consommation d’énergie d’un bâtiment avec pour objectif principal d’améliorer le confort thermique tout en limitant l’impact environnemental ». Plusieurs aspects sont pris en compte : lutter contre le réchauffement climatique, réduire la facture des ménages et améliorer la qualité de vie des occupant·es.

La rénovation énergétique représente entre 110 000 et 200 000 nouveaux emplois et regroupent des métiers qui sont à la fois impactés et à impact. Voici quelques exemples :

  • Diagnostic/audit : évaluer la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments et logements selon des barèmes précis, dans une perspective de travaux de rénovation = forte hausse des besoins en diagnostiqueur.ice.s et auditeur.ice.s
  • Architecture/études/conception, Maîtrise d’œuvre = écoconception (architecte), expertise technique (bureau d’études), expertise de gestion et suivi de chantier (maître d’œuvre), de nouveaux enjeux sont à prendre en compte ce qui fait évoluer les métiers (neutralité carbone, matériaux bio ou géosourcés, zéro artificialisation nette, réglementation environnementale, efficacité énergétique, réversibilité du bâtiment)
  • Déconstruction/réemploi/économie circulaire avec les technicien·nes valoristes et les diagnostiqueur.ice.s : repérage, tri, réemploi sur site, valorisation, recyclage/traitement des matériaux des bâtiments déconstruits
  • Assistance à la maîtrise d’ouvrage = les assistant·es à la maîtrise d’ouvrage accompagnent tout le processus de conception/construction/réception
  • Enveloppe du bâtiment = les métiers de maçon·ne, façadier·e, charpentier·e, couvreur·se, zingueur·se, menuisier·e, plaquiste évoluent avec de nouveaux matériaux utilisés, de nouvelles techniques employées et de nouvelles compétences développées
  • Energie et équipements = plombier·e, chauffagiste, ventiliste, électricien·ne, métiers de l’énergie solaire (nouveaux métiers à très gros besoins)
  • Contrôle = réaliser des contrôles techniques adaptés aux besoins du chantier allant de la phase de conception, les travaux et leur achèvement tout en s’assurant du respect des règles de construction

En Bretagne, 16 640 besoins en emplois ont été estimés entre 2021 et 2026, plus particulièrement en maçon·nes, menuisier·es, peintres, plâtrier·es, carreleur·ses sollicitant un renforcement de compétences et une évolution des modes de construction en faveur de la transition écologique.

  • Industrie (intervenant : OPCO2i)

Le secteur de l’industrie représente 19% des émissions de gaz à effet de serre.

L’interindustrie en Bretagne c’est 32 branches professionnelles (métallurgie, textile, plasturgie, recyclage, ameublement, chimie, … hors agroalimentaire), 4761 établissements, 101 000 salariés en 2022 dont 1/3 des établissements de Bretagne présents en Ille-et-Vilaine, des entreprises à taille humaine (plus de la moitié des entreprises totales) qui comptent moins de 100 salariés.

27% des emplois concernent des métiers de la famille production et assemblage, 17% pour les métiers dans la famille achats et ventes, 16% en gestion et fonctions supports, 15% en conception et R&D, 12% en exploitation et maintenance, 8% en logistique et transport et 6% en planification et QHSE (qualité, hygiène, santé et environnement).

L’interindustrie bretonne créé plus d’emplois qu’au niveau national et poursuit un rythme soutenu. Parmi les métiers les plus recherchés, on retrouve les technicien·nes de maintenance, les ingénieur·ses procédés industriels, les chaudronnier·es, soudeur·ses, les menuisier·es d’atelier, les électrotechnicien·nes… avec des besoins en recrutement importants. Plus d’infos sur les métiers de l’industrie ici

Face au réchauffement climatique, 3 types de leviers pour la décarbonation sont envisageables :

  • Le progrès continu et la technologie de rupture (= recherche, développement de nouvelles technologies plus respectueuses, innovations durables…)
  • La sobriété (réduction des consommations)

Les métiers les plus impactés sont ceux dans le secteur achats et ingénierie /R&D avec un changement et une évolution dans les compétences. Le métier d’ingénieur·se est un profil clé tant en terme de compétences techniques que transverses qui évoluent avec les exigences de la transition écologique.

En somme, ce ne sont pas de nouveaux métiers mais une évolution des métiers existants.

Les transports représentent 31% des émissions de gaz à effet de serre en France dont 94% pour le transport routier. Différents leviers sont donc à étudier :

  • Éviter les déplacements en véhicules (covoiturage, report multimodal c’est-à-dire le transport par différents moyens comme le fluvial, le ferroviaire)
  • Optimiser l’utilisation des véhicules (mutualisation : libre-service, autopartage ; location, sous-traitance ; optimisation des pratiques de conduite et de la gestion de la flotte : maintenance préventive)
  • Adapter/renouveler les flottes (changement de carburant, renouvellement des véhicules avec des solutions alternatives : électrique, hybride, hydrogène…)

Des solutions sont possibles pour l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique :

  • les chargeur·ses (taux de chargement avec éco-conception et optimisation ; distances parcourues avec positionnement des sites ; moyens de transport avec du transport multi-modal et carburant alternatif ; achats responsables...)
  • les transporteur·ses/logisticien·nes (type de véhicules ; type de carburant ; éco-conduite ; organisation des transports...)
  • les commissionnaires (flotte propre ; sélection des transporteurs ; collaboration clients ; RSE avec normes/labellisation...)
  • les consommateur·ice·s (décisions d’achat...)
  • les collectivités et territoires (réglementation ; implantation d’espaces logistiques/aménagement ; solutions d’avitaillement et production...)

L’accélération des innovations et de la transformation impactent toute cette chaîne et fait évoluer les métiers de la logistique                                                                                    

L’agriculture représente 19% des émissions de gaz à effet de serre.

Le développement durable est un enjeu présent depuis de nombreuses années et fondamentale qui s’appuie sur différents besoins :

  • La société = satisfaire les besoins en santé, éducation, habitat, emploi, prévention de l’exclusion, équité et inter-génération
  • L’économie = créer des richesses et améliorer les conditions de vie matérielles
  • L’environnement = préserver la diversité des espèces et les ressources naturelles et énergétiques
  • Si tous les besoins sont réunis, on obtient un modèle viable, vivable et équitable que l’on définit comme durable.

L’économie agricole regroupent les productions végétales et animales, la transformation à la ferme, le loisir/tourisme et la production d’énergie.

La répartition de la valeur agricole dans l’Ille-et-Vilaine en 2020 représentait majoritairement le lait et produits laitiers de vache (34%), les porcins (13%), les gros bovins et veaux (11%) et les céréales (9%).

Pour préserver l’environnement, plusieurs leviers sont possibles :

  • Gestion des déchets agricoles avec des entreprises qui collectent et recyclent les déchets agricoles
  • Gestion de l’eau et de l’énergie par la recherche & développement, le suivi de la consommation ou encore la récupération d’eau pluviale
  • Réduction des intrants avec des conducteur·ice·s d’engins agricoles, agent·es de CUMA (Coopérative d’utilisation de matériel en commun) et ETA (entreprises de travaux agricoles)

On parle alors d’agroécologie qui se définit par « le respect des écosystèmes naturels tout en intégrant les dimensions économiques, sociales et politiques de la vie humaine » (on retrouve ici les mêmes principes que ceux du développement durable).

On retrouve en Bretagne de la transformation et vente en circuit court, de l’accueil à la ferme, de la production d’énergie (panneaux solaires photovoltaïques dans les fermes, vente de bois énergie, méthanisation, cogénération en serres).

Les attentes sociétales sont diverses avec un besoin de produits de qualité répondant aux exigences des consommateur·ice·s (mise en place de label qualité comme le label rouge, l’appellation d’origine protégée, l’agriculture biologique, …), des exigences de rémunération équitable pour les agriculteur·ice·s et des conditions de travail (recherche & développement, RSE = responsabilité sociale et environnementale, comptabilité et gestion) mais aussi des exploitations agricoles impliquées.

Plus d’infos sur les métiers de l’agriculture ici

 

Si vous êtes sensibles aux enjeux écologiques et que vous souhaitez un métier qui permet d’y contribuer, vous savez désormais qu’il existe de nombreux secteurs pouvant vous offrir cette possibilité d’agir pour la transition écologique !