Les métiers de demain en alternance

La formation en alternance comporte de nombreux avantages, à la fois pour l’entreprise comme pour l’apprenti·e.

Elle permet à ce·tte dernier·e de se consolider une solide expérience professionnelle qui permettra à termes de favoriser son insertion sur le marché du travail. De plus, le statut de salarié·e apporte un certain confort, notamment en raison de la rémunération et des avantages liés à ce statut. Du côté de l’entreprise, le principal point fort consiste en la formation d’un·e futur·e salarié·e, ce qui n’est pas à négliger, d’autant plus sur des métiers en tension.

Ces nombreux points ont entrainé une hausse du nombre de contrats d’apprentissage en 2021 avec 35 760 contrats en Bretagne, ce qui représente une augmentation de 34.8% par rapport à l’année précédente, et nous constatons que la hausse la plus significative se situe sur le département d’Ille-et-Vilaine. Cela s’explique entre autres par des dispositifs étatiques favorisant l’embauche en contrat d’apprentissage, et par une multitude de formations du CAP au Bac + 5 pouvant s’effectuer sous cette modalité. Contrairement aux idées reçues, comme évoqué ci-dessus, nous trouvons l’apprentissage pour tous les niveaux de formation, contrairement à avant où il était réservé aux « petits » niveaux, et il permet l’accès à plus de 500 métiers dans des domaines très diversifiés, avec pour 50% l’accès à des métiers du tertiaire et non pas forcément « manuels » pour des personnes de tout âge avec le contrat d’apprentissage jusqu’à 30 ans et le contrat de professionnalisation sans limite d’âge.

Le 20 décembre 2022, plusieurs intervenant·e·s se sont rendu·e·s à l’Exploratoire dans le cadre du Panorama des métiers de demain en alternance pour vanter les mérites de ce mode de formation et faire découvrir au public des domaines/métiers pour lesquels des formations en alternance se sont développées.

Sabrina Durand, de la Faculté des métiers, centre de formation en alternance et initial dans 14 domaines, a débuté en rappelant que nous avions souvent une image péjorative du CAP. Or, comme elle le rappelle, le CAP est bien souvent le point de départ pour acquérir des compétences de base notamment dans les métiers de l’artisanat. Aussi, je peux très bien être titulaire d’un CAP et gagner 2 500€/mois.

Aujourd’hui, le parcours de la personne est important et il est tout à fait possible de construire un parcours de formation individualisé afinde réduire ou à l’inverse d’augmenter le temps de formation en fonction des besoins de l’apprenant·e, en bref, d’adapter. Le monde du travail comme celui de la formation réfléchit de plus en plus en termes de compétences. Il est tout à fait possible pour un·e bachelier·e d’obtenir un CAP en un an au lieu de deux.

Comme nous aimons le rappeler à l’Exploratoire, les métiers évoluent sans cesse, et nous sommes dans l’obligation de nous former tout au long de notre vie professionnelle. Pour illustrer cette idée, Sabrina Durand a donné l’exemple du métier de mécanicien·ne automobile. Les professionnel·le·s n’ont d’autres choix que de se former régulièrement car la technologie est en constante mouvance, notamment avec le développement des véhicules électriques. Ou encore, l’apparition des nouvelles mobilités a permis de développer le métier de mécanien·ne cycles qui est considéré comme un métier d’avenir.

Les formations en apprentissage sont de plus en plus reconnues et valorisées car elles mêlent théorie et pratique comme le démontre la formation de photographe avec le BTM photographe (Brevet Technique des métiers) qui est aujourd’hui reconnu par la profession, plus qu’un bac professionnel qui est plus théorique. Ou encore les Bachelor qui correspondent à un bac + 3 et qui ont plus d’impact qu’une licence classique.

Dans l’objectif de faire connaitre et valoriser l’apprentissage, la Faculté des métiers organise les Mercredis de l’apprentissage dont vous pouvez trouver le calendrier à venir ici.

Ensuite, Corinne Malabeuf de l’Afdas est venue nous parler des métiers du sport.

Qu’est-ce que l’Afdas ? Il s’agit de l’Opérateur de compétences des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des télécommunications, du sport, du tourisme, des loisirs et du divertissement. Un opérateur de compétences permet aux salarié·e·s des secteurs concernés d’accéder à l’information et à la formation professionnelle. Il existe actuellement 12 délégations réparties sur le territoire national.

La branche du sport couvre 3 domaines :

• Le sport associatif ;
• Le sport commercial ;
• Le sport professionnel.

En Bretagne, le nombre de contrats conclus en apprentissage a connu une forte augmentation (+ 68% entre 2020 et 2021) avec :

• 453 recrutements en apprentissage en 2020
• 763 recrutements en apprentissage en 2021
• 949 recrutements en apprentissage au 15 novembre 2022

Ces statistiques permettent de se rendre compte que l’apprentissage s’est vraiment étendu à des domaines très diversifiés et qu’il est en constante hausse.

FOCUS sur le métier d’EDUCATEUR·RICE SPORTIF·VE

Le métier d’éducateur·rice sportif·ve est actuellement un métier en tension avec des difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises.

Mais en quoi consiste ce métier ?

Le·la professionnel·le enseigne et encadre dans un club de sport sur une ou plusieurs disciplines. Iel peut encadrer des publics variés en loisir, découverte ou encore en compétition. Il peut y avoir d’autres types d’activités en fonction de la structure, et notamment dans les petites structures où les tâches sont plus variées : administratif, organisation d’événements…, ce qui nécessite une certaine polyvalence.

Découvrez ce métier en vidéo en cliquant ici.

De plus en plus nous trouvons une hybridation du sport avec d’autres domaines comme le sport-santé, apparu depuis peu. Ici aussi, comme dans tous les domaines, les métiers évoluent ce qui nécessite de se former régulièrement.

L’éducateur·rice sportif·ve peut donc travailler avec des publics variés (enfants, personnes âgées, public porteur d’un handicap…), dans des environnements très différents, les déplacements sont fréquents, les horaires de travail sont souvent atypiques (le week-end, la soir) mais pas que… Se développe le sport en entreprise ou encore dans les maisons de retraite, ce qui permet d’avoir des horaires plus classiques. Nous retrouvons beaucoup de temps partiels sur ce métier, ce qui oblige à partager son temps entre plusieurs clubs, structures employeuses.

Actuellement, la branche se mobilise pour rendre ce métier plus attractif car les entreprises ne trouvent plus de candidat·e·s.

Pour accéder à ce métier, il est requis le niveau Bac pour continuer en BPJEPS. Mais il y a la possibilité dès l’âge de 16 ans de s’orienter vers un CPJEPS (certificat professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) est le 1er niveau de qualification (niveau CAP) et permet d’exercer les fonctions d’animateur·rice dans différentes structures.

Il existe aussi beaucoup de CQP (Certificat de Qualification Professionnelle), qui sont des diplômes de branches permettant de se spécialiser pour enseigner des disciplines spécifiques comme le football, le tir à l’arc… Il faut en général justifier d’une expérience préalable dans l’animation et avoir bien évidemment une appétence pour le sport.

Quelles sont les tendances du secteur à horizon 2025 ?

• Développement de la pratique sportive non compétitive comme le sport-santé, le sport bien-être, loisir, de socialisation…
• Développement de la pratique multi-sports
• Le sport en entreprise et à l’école connait une forte croissance, mais également le sport à la demande. Les adhérent·e·s sont de plus en plus exigeant·e·s et souhaitent un parcours à la carte, personnalisé. Ces nouvelles manières de pratiquer nécessite de développer de nouvelles façons d’enseigner le sport.
• Le public se diversifie aussi notamment avec les personnes âgées, public avec des pathologies… : sport-santé.
• Stagnation de la pratique en clubs donc du nombre de licencié·e·s. Ce constat oblige la branche à développer de nouvelles idées, à élargir son offre.

Enfin, l’intervenant·e s’est concentrée sur les métiers en émergence à l’horizon 2025 – 2030.

 

 Pour finir ce Panorama, nous avons accueilli Raphaël Vasquez, chargé de recrutement à la Fédération Française du Bâtiment et des Travaux Publics d’Ille et Vilaine.

Il s’agit d’une organisation professionnelle dont l’objectif est de représenter et d’accompagner les entreprises du bâtiment et des travaux publics. Au niveau national, elle comprend 50 000 entreprises du bâtiment adhérentes dont 35 000 de taille artisanale. En Ille-et-Vilaine, cela représente environ 22 000 salarié·e·s du BTP.

Il faut savoir que 90% des entreprises cherchent à recruter. Etant donné les difficultés rencontrées, elles essaient d’identifier en amont les profils qui souhaiteraient se former, si ces personnes sont sérieuses (envie d’apprendre, ponctualité…) pour ensuite les former.

Le bâtiment est depuis fort longtemps un des premiers secteurs à former en alternance. On y trouve de plus en plus de femmes, même si cela reste encore insuffisant car les idées préconçues sur les métiers du BTP ont la peau dure.

Les profils vont du CAP au Bac + 5 mais l’évolution que nous constatons aujourd’hui est que de plus en plus de personnes qui se tournent vers ces métiers sont des personnes en reconversion professionnelle.

Pour découvrir ces métiers, il ne faut pas hésiter à réaliser un stage de découverte métiers et la Fédération peut être un bon levier pour aider à trouver une entreprise accueillante. On trouve une grande diversité de métiers dans le secteur du BTP : du·de la maçon·ne, au·à la secrétaire, en passant par les ressources humaines, dessinateur·rice, métreur·se ou encore conducteur·rice de travaux. Du Bac +2 pour les petits établissements au Bac + 5 (ingénierie) pour les gros groupes comme Vinci.

Les évolutions sont possibles dans le secteur du BTP, notamment vers la création d’entreprise.

"Aujourd’hui, dans le bâtiment, on a le salaire qu’on mérite, si on est sérieux et qu’on travaille bien."

Concernant les conditions de travail, là aussi, le secteur s’adapte !

De plus en plus, nous pouvons trouver des emplois avec une semaine de 4 jours, des horaires de journée, pas le week-end, des salaires plus importants avec des primes, entre autre en cas de déplacements.

Et si vous êtes un peu créatif·ve, on retrouve des métiers dans lesquels un sens artistique est recommandé comme la métallerie.

Donc si le bâtiment vous intéresse, n’hésitez pas à contacter la Fédération pour trouver un stage de découverte métier ou encore, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement pour trouver votre alternance.

Que vous soyez en projet de reconversion professionnelle ou scolaire en recherche de projet professionnel, l’alternance est ouverte à tous et toutes avec la possibilité de bénéficier d’accompagnements spécifiques si nécessaire et selon les CFA.

Merci aux intervenant·e·s d’avoir pris le temps de venir nous faire découvrir les Métiers de demain en alternance !

avec Sabrina Durand, responsable du service Promotion

avec Corinne Malabeuf, conseillère Emploi Formation

avec Raphaël Vasquez, chargé de recrutement

 

Si vous voulez en savoir plus sur l’alternance, l’Exploratoire propose un atelier "L’alternance : s’informer sur le contrat d’apprentissage, le contrat de professionnalisation, PRO-A".